L’ERP au cœur de la chaîne numérique aéronautique
À l’heure de l’industrie 4.0, la donnée est devenue prédominante dans l'industrie aéronautique. L'entreprise, comme son écosystème, devient un système global de flux de données qui communiquent entre personnes, logiciels et machines. La numérisation des opérations et des communications engendre des gains d’efficacité et de compétitivité, à condition de savoir choisir les bonnes solutions pour s’équiper. L’ERP représente une solution pivot pour relever le défi.
Mettre en œuvre la chaîne numérique représente un projet de transformation numérique majeur dans les entreprises de l’aéronautique. À chaque étape, l’entreprise doit savoir comment accélérer la démarche, numériser davantage et faire évoluer la chaîne numérique au gré de nouveaux besoins. Or, l’ERP se positionne comme l’outil tout indiqué pour intégrer plus avant la chaîne numérique, car il est à la fois central et agrégateur .
L’ERP : solution de chaîne numérique par excellence
L’ERP se caractérise par sa base de données centralisée et sa capacité à mailler en flux numériques les multiples processus et contraintes en jeu dans la production. Solution numérique et communicante par excellence, l’ERP assure à la fois l’intégration des données et l’unicité de leur traitement en vue de rationaliser et gérer les ressources, les données et les informations au cœur de l’activité. Autre atout : l’ERP réunit en une solution plusieurs logiciels et s’il est spécialisé pour l’aéronautique, il inclut des outils métier incontournables, à l’exemple d’un MES.
Programmé sur mesure pour collecter et analyser des flux spécifiques à une activité de production aéronautique, l’ERP métier instaure ainsi une chaîne numérique le long de la chaîne de production. Ses capacités de gestion électronique des documents – GED — et d’ EDI — échange de données informatisé — en font aussi un outil d’interface numérique essentiel avec les différentes parties prenantes des entreprises aéronautiques. Il est ainsi adapté à la chaîne numérique complexe du secteur qui fédère une galaxie de produits, d’acteurs et de sous-traitants auxquels sont appliquées des règles de gestion parmi les plus exigeantes en matière de qualité et de sécurité.
L’ERP prêt pour une chaîne numérique en deux dimensions
La chaîne numérique d’une entreprise aéronautique se déploie à la fois en interne et à l’extérieur de l’entreprise.
Dans l’entreprise, les données transitent sur le réseau local interne de l’entreprise qui connecte les données issues de nombreux points — machines opérationnelles, objets industriels connectés, données commerciales de devis, de commandes, de livraisons, données comptables et flux financiers, données de production, de stock, de matières premières… L’ERP collecte l’ensemble, l’agrège et l’analyse, d’où sa fonction de solution centrale dans la chaîne numérique interne.
La chaîne numérique s’étend aussi à l’extérieur de l’entreprise pour la connecter à son écosystème. Une dimension particulièrement présente dans l’aéronautique dont la chaîne d’approvisionnement s’organise à de multiples niveaux, entre les donneurs d’ordres et les sous-traitants des différents rangs qui communiquent via le portail Air Supply. Dans ce contexte, l’ERP est l’outil de communication dématérialisée idéal pour intégrer l’entreprise à cette chaîne la connecter aux échanges ascendants et descendants selon son rang.
Déployer la chaîne numérique depuis l’ERP
Un ERP métier offre l’avantage de prévoir nativement de nombreuses fonctionnalités adaptées à une activité de production aéronautique. Son champ fonctionnel par défaut n’est toutefois pas toujours entièrement mis en service par les entreprises utilisatrices qui choisissent en priorité les modules les plus centraux à leurs activités. Aussi, pour intégrer de nouvelles capacités dans la chaîne numérique, une première démarche consiste à se rapprocher de l’intégrateur de l’ERP pour identifier les autres modules à activer.
L’intégrateur (qui peut être l’éditeur lui-même) d’ERP intervient alors comme un véritable partenaire pour définir les besoins précis de l’entreprise. Il détient en effet une expertise des environnements métier des acteurs du secteur, de leurs contraintes et des besoins informationnels selon les postes. Il est donc un interlocuteur de choix pour cartographier les profils utilisateurs, les processus et flux dans l’organisation et modéliser le tout. Cette visibilité permet de valider les applications complémentaires de l’ERP qui répondent aux besoins.
Exemple avec le MES, inclus d’office dans un ERP industriel : outil de pilotage de l’atelier, il couvre chaque étape de la planification, la supply chain et la traçabilité ascendante et descendante. Dans bien des cas, le MES intégré à l’ERP suffit à intégrer davantage la production à la chaîne numérique. Se tourner vers un MES tiers plus spécialisé se justifie uniquement si la stratégie de l’entreprise nécessite des fonctionnalités très poussées dans le domaine. Dans ce cas, l’ERP offre des possibilités d’interfaçage pour agréger ce nouvel outil dans la chaîne numérique existante.
ERP et communication avec l’écosystème
Alors que l’aéronautique connaît une phase de redémarrage, les entreprises du secteur doivent suivre les hausses de cadence. La dématérialisation des documents et des communications joue un rôle facilitateur en permettant à chaque fournisseur de se positionner rapidement face à une demande. C’est pourquoi GED et EDI font partie des capacités à privilégier pour intégrer la chaîne numérique de l’écosystème. Or, un ERP métier embarque nativement ces fonctionnalités transversales.
La GED dans un ERP répond à plusieurs contraintes, notamment la rétention des informations sur les pièces les plus critiques, la collecte, la valorisation et la restitution à des fins de preuve de conformité. La GED gère aussi tous les indices de modification d’un document. Par exemple, pour une pièce donnée, ses différentes versions sont enregistrées avec plan, statut, composants, nouvelles cotes, compétences.
La GED fonctionne de pair avec l’EDI qui permet de communiquer les données de transaction en formats normalisés avec les systèmes d’autres entreprises. L’EDI intervient donc au cœur des échanges avec l’écosystème, à tous les niveaux de la chaîne transactionnelle aéronautique : commandes fermes et prévisionnelles, ventes, bordereaux de livraison, facturation, VMI. Sur ce front également, l’ERP recèle les solutions pour intégrer la chaîne numérique sectorielle.
Solliciter l’éditeur-intégrateur de votre ERP : le bon réflexe
L’intégration de la chaîne numérique est une démarche continue qui doit répondre à de nouveaux besoins émergents. C’est le cas, par exemple de la généralisation de la facturation électronique entre entreprises et la transmission des données de transaction à l’administration fiscale. Cette nouvelle obligation accentue le besoin de GED et d’EDI des entreprises aéronautiques.
L’éditeur/intégrateur de l’ERP reste un allié dans la démarche. D’une part parce qu’il est à même d’aider l’entreprise à faire un tour d’horizon des offres du marché. D’autre part, parce qu’il va l’accompagner pour interfacer l’ERP à de nouvelles solutions. Dans le cas de la facture dématérialisée, il aide l’entreprise à identifier les technologies requises, notamment en termes d’OCR et de scan intelligent, de coffre-fort numérique à valeur probatoire et de plateforme tierce certifiée par l’État . De quoi savoir choisir les bons fournisseurs, et intégrer les nouveaux outils à la chaîne numérique par le biais de l’ERP.
Se pencher sur les possibilités offertes par l’ERP et collaborer avec l’intégrateur ouvrent donc une stratégie à portée de main pour faire monter en force la chaîne numérique sans démultiplier les coûts et les intermédiaires, de façon maîtrisée et rationalisée.