Les 5 fonctionnalités essentielles d’un ERP aéronautique

Production dans l'aeronautique

Sous fortes contraintes, la production aéronautique demande une gestion de main de maître, sans aucun écart. L’ERP, solution clé au cœur de la gestion des opérations, doit être nativement conçu pour le secteur, afin de prendre en charge tous les critères qui régissent une production aéronautique. 5 fonctionnalités sont particulièrement indispensables dans un ERP dédié au secteur pour répondre aux exigences en termes de traçabilité, de gestion du prévisionnel, des FAI, de GED et d’EDI.

1. L’ERP aéronautique automatise la gestion de la traçabilité

Les obligations de contrôle des pièces produites dans la supply chain aéronautique sont nombreuses, précises et exigeantes, parfois au niveau de la pièce unique. Matériaux utilisés en fabrication, fournisseur, agréments et qualifications des opérateurs, endroit et moment de la fabrication font partie des informations qu’il doit être possible de retrouver. Les sous-traitants doivent donc finement gérer l’affectation des composants, les mettre à jour et les stocker. L’automatisation apportée par l’ERP en matière de traçabilité est indispensable pour une entreprise aéronautique, sans quoi elle expose sa traçabilité à des erreurs, des omissions, des tâches chronophages et fastidieuses.

Ainsi, un ERP aéronautique doit nativement permettre un lotissement automatique des pièces. Ses fonctionnalités associées doivent offrir assez d’agilité pour répondre à divers scénarios. Par exemple, la fabrication et la livraison d’une même commande peuvent se faire en plusieurs temps et impliquer des lots différents de composants. Le lotissement automatique permettra, pour chaque pièce donnée, de savoir de quel lot elle sort, et quels composants sont entrés dans la fabrication de son lot. En découle une traçabilité descendante à partir du produit fini, mais aussi montante, par exemple quand il faut localiser une pièce issue d’un lot défaillant.

L’ERP doit être conçu pour d’autres attentes en matière de traçabilité, par exemple enregistrer la photo de l’environnement technique de production de chaque pièce. Retrouver ces informations est nécessaire quand la pièce évolue, afin d’appuyer la modification apportée sur l’exacte configuration d’origine. 

2. Le module GED de l’ERP aide à démontrer la conformité

La GED (Gestion Electronique des Documents) est une capacité transversale de l’ERP pour valoriser toutes les informations collectées et les restituer quand il faut démontrer la conformité aux nombreuses règles qui régissent une production aéronautique.

La GED seconde ainsi la gestion de la traçabilité permise par un ERP métier. En stockant les informations de production depuis les ordres de fabrication, la GED répond aux obligations de rétention des informations sur les pièces les plus critiques, selon des délais définis par la loi. La conformité s’étend également au cahier des charges du donneur d’ordre : s’il effectue un audit pour vérifier que toutes ses conditions sont respectées par un sous-traitant, ce dernier pourra s’appuyer sur le module de GED de son ERP pour lui présenter les informations voulues en termes de composants, d’agréments et de qualification impliqués dans la fabrication.

La GED va plus loin que le stockage : elle gère tous les indices de modification d’un document. Par exemple, si une pièce évolue, ses documents associés – plan, statut, composants, nouvelles cotes, compétences – seront jalonnés de version en version, le tout enregistré, afin de pouvoir remonter l’historique de la pièce.

La GED est aussi une solution capitale pour gérer la diffusion des informations à qui de droit. La gestion des accès depuis la GED d’un ERP constitue ainsi une fonction essentielle pour préserver la confidentialité et les secrets industriels. 

3. L’EDI fiabilise l’échange d’informations entre systèmes

L’EDI (Electronic Data Interchange), l'échange de données informatisé, est un outil important pour transmettre les flux transactionnels à tous les niveaux entre de multiples systèmes dans le secteur de l’aéronautique : commandes fermes et prévisionnelles, ventes, bordereaux de livraison, facturation, VMI.

Le secteur de l’aéronautique implique de nombreux sous-traitants, ce qui signifie que la quantité d’informations échangées est conséquente. En transmettant des documents normalisés, l’EDI est un allié dans la dématérialisation des documents et permet de tendre vers le « zéro papier ». En plus de gagner en rapidité et en fiabilité dans la transmission d’informations, l’entreprise diminue drastiquement ses coûts en matière de papiers.

Associé à l’ERP, l’EDI permet d’accélérer les échanges de données entre sous-traitants et de fluidifier la chaîne d’approvisionnement. Les entreprises aéronautiques gèrent des flux de commandes soutenus et doivent calculer à chaque fois l’incidence des commandes sur ses ressources. La visibilité offerte par l’EDI et l’ERP sur ces flux est précieuse : les données de commandes sont transmises rapidement à l’ERP qui fait les calculs voulus, et les informations sont renvoyées tout aussi rapidement dans la chaîne d’approvisionnement. Ainsi, l’entreprise se positionne correctement sur les commandes, identifie les ressources à mobiliser et anticipe ses propres approvisionnements.

4. L’ERP aéronautique gère le prévisionnel d’une production fiable

 

Les industries aéronautiques ont besoin de visibilité sur la monopolisation de leurs ressources selon les commandes à venir. In fine, ce prévisionnel permet aux sous-traitants de se positionner sur les commandes à horizon prévisionnel soumises par les donneurs d’ordre. L’enjeu est stratégique : le sous-traitant qui ne sait pas se positionner, ou pas assez vite, perdra des commandes.

L’ERP aéronautique, sur ce front également, inclut nativement des fonctionnalités pour relever ce défi. Il met en œuvre ses algorithmes développés sur mesure pour effectuer tous les calculs de ressources disponibles, à anticiper, à acheter, notamment. Ce prévisionnel va de plus s’étendre sur les cycles longs de deux à trois ans, de mise dans le secteur. Il permet au sous-traitant de répondre rapidement, avec des informations précises et fiables sur lesquelles les donneurs d’ordre peuvent appuyer leurs décisions de commandes.

Helios Production aéronautique

En matière de prévisionnel, il arrive que les incertitudes liées au contexte créent des oscillations fortes – une commande à venir peut ainsi démarrer à un nombre de pièces donné, le diviser ensuite, pour finir par le rehausser. L’écosystème de l’aéronautique étant en flux constants de communication, ces oscillations se répercutent de rang en rang avec une tendance à s’amplifier. Il peut en résulter un prévisionnel finalement faussé par ce système.

D’où le besoin de programmes de production qui viennent ajuster le prévisionnel de façon plus réaliste. Pour y parvenir, les sous-traitants doivent pouvoir compter sur la capacité de leur ERP à découpler l’intégration des données de rang en rang à laquelle procède l’EDI. La solution livre alors aux responsables de l’entreprise une visibilité sur l’adéquation entre commandes prévues et niveaux de stock, depuis un écran d’aide à la décision pour bien positionner la production à venir. L’ERP aéronautique s’avère alors un outil décisif pour lisser la production sur les temps longs à horizon prévisionnel, et répondre favorablement à la demande d’un donneur d’ordre qui subit des incertitudes.

L’enjeu du prévisionnel et de la capacité à se positionner sans rien laisser au hasard monte en force dans le contexte de la crise sanitaire. En effet, cette période a amené de nombreux sous-traitants à se diversifier. Aussi, quand la relance se confirmera avec un flux de commandes en rebond de la part des donneurs d’ordres aéronautiques, le risque est plus grand que les ressources des sous-traitants soient moins disponibles. C’est alors tout un secteur qui aura besoin de visibilité sur les capacités de production, et les ERP de chaque acteur dans la supply chain vont contribuer à piloter l’activité à venir.

5. L’ERP permet une gestion des FAI automatisée et infaillible

Le dossier FAI est le socle sur lequel la production d’une pièce donnée va être fiabilisée. Un ERP aéronautique va permettre de gérer les liasses d’informations requises sur chaque pièce, d’une part en la produisant, d’autre part en contrôlant les différents éléments. Et ce, dans tous les cas qui déclenchent le besoin d’un FAI – première pièce d’une nouvelle production, d’une production reprise après un long délai d’arrêt, ou d’une production sur une nouvelle machine.

La gestion des FAI par un ERP aéronautique va solliciter d’autres fonctions essentielles à la qualité et la conformité, à savoir la GED et la traçabilité. En opérant ensemble, ces diverses fonctions de l’ERP automatisent les opérations complexes au cœur de l’édition des informations et des contrôles prenant part à un FAI. L’ERP vient en support de la constitution du dossier FAI de chaque pièce, y compris les plus complexes. L’intérêt en termes de traçabilité tient à l’édition de tous les composants tels intervenants, lots matière, horodatage des étapes, produits finis comme vis ou rivets… Ensuite, la production de test une fois lancée, la solution va repérer les anomalies et mettre à l’arrêt les opérations telles les sorties de stock le temps de régler le problème. L’ERP permet de ce fait une maîtrise complète des FAI et garantit le lancement d’une production à l’échelle fiabilisée.